Par Gérard Larrieu, éleveur, propriétaire et courtier
« À Pompadour, l’Ifce [Institut français du cheval et de l’équitation, ndlr] trône dans son château et nous en payons tous les conséquences. Car ses méthodes moyenâgeuses causent de nombreux préjudices. Dans notre pays, l’exportation de pur-sang arabes est une activité économique importante. Beaucoup de casaques majeures du pur-sang anglais achètent, font courir et élèvent à la fois des pur-sang anglais et des pur-sang arabes dans notre pays. Pour exporter un pur-sang anglais, rien de plus facile. Tout est en ligne sur le site de France Galop et cela se règle en quelques clics.
Mais pour les pur-sang arabes, c’est une autre paire de manches. Il faut envoyer la carte signée par courrier – et sans aucune alternative numérique – jusqu’au siège corrézien de l’Ifce en priant pour avoir le certificat d’exportation à temps. Or, comme chacun le sait, la voie postale est très loin d’être la plus sûre dans notre pays et beaucoup de documents se perdent. Mais ce n’est pas tout. Car une fois la carte arrivée, ensuite, au château de Pompadour, l’Ifce traite les dossiers à un rythme qui est le sien. Or ce rythme est très différent de celui de notre économie et des courses internationales qui vont très vite. Malgré la célérité des équipes administratives des courtiers, haras et transporteurs, nous sommes trop souvent dans l’impasse. Un transporteur français est en train de perdre un client qui lui confie près d’une centaine de chevaux par an : qui va payer les conséquences de cette situation, si ce n’est ce chef d’entreprise qui fait vivre beaucoup de monde ? Son client est furieux car faute de certificats d’exportation, ses chevaux ont été déclarés non partants ce jeudi. Or, nous en avons la preuve, les documents étaient arrivés à temps au château de Pompadour. Mais peut-être le pont-levis était-il relevé à l’heure du passage du courrier ?
Avec cette situation d’un autre temps, nous perdons tous des clients qui sont des investisseurs importants pour notre filière, alors qu’au même moment, beaucoup de races et filières ont tout numérisé. Je pense aux trotteurs ou encore à l’Angleterre. Alors que faire ? Il faut simplement confier la gestion des certifications d’exportations au service qui gère déjà cela pour les pur-sang anglais chez France Galop. Et ce, même si cela passe par la création d’une annexe au stud-book du cheval arabe. Après tout, c’est déjà cette institution hippique qui prend en charge au quotidien l’organisation des courses de pur-sang arabes dans notre pays. Surtout que la situation va être de plus en plus critique : désormais, les galopeurs n’ont plus un, mais souvent quatre, cinq ou dix propriétaires. Il faut donc faire voyager les documents par courrier postal – avec à chaque fois un risque de perte et un délai conséquent – pour recueillir toutes les signatures avant d’envoyer le courrier à l’Ifce.
Il y a une décennie, nous avions déjà fait face à des problèmes de lenteur et de manque de fiabilité de la part de l’Ifce. Une réunion avait été organisée et les choses s’étaient améliorées pendant une année environ… avant de revenir à la (mauvaise) situation précédente. Afin que la situation de ce transporteur et des différents intervenants ne se renouvelle pas, je demande qu’une réflexion sur le traitement de ces dossiers soit menée le plus rapidement possible. »
By Gérard Larrieu, breeder, Owner and broker
“In Pompadour, the Ifce [ French Institute for Horse and Riding, editor’s note ] sits in its castle and we all pay the consequences. Because its medieval methods cause many prejudices. In our country, the export of thoroughbred Arabs is an important economic activity. Many major English Thoroughbreds buy, race and breed both English Thoroughbreds and Arabian Thoroughbreds in our country. To export an English thoroughbred, nothing could be easier. Everything is online on the France Galop site and it is settled in a few clicks.
But for thoroughbred Arabs, it’s a different story. You must send the signed card by mail – and without any digital alternative – to the Corrèze headquarters of Ifce, praying for the export certificate in time. However, as everyone knows, the postal route is far from being the safest in our country and many documents are lost. But that’s not all. Because once the card arrives, then, at the Château de Pompadour, Ifce processes the files at a pace that is its own. However, this pace is very different from that of our economy and international races which go very fast. Despite the speed of the administrative teams of brokers, stud farms and transporters, we are too often deadlocked. A French transporter is losing a customer who entrusts him with nearly a hundred horses per year: who will pay the consequences of this situation, if not this entrepreneur who supports many people? His client is furious because for lack of export certificates, his horses were declared non-runners on Thursday. However, we have proof of this, the documents had arrived at the Château de Pompadour on time. But perhaps the drawbridge was raised at the time of the passage of the mail?
With this situation from another time, we are all losing customers who are important investors in our sector, while at the same time, many breeds and sectors have digitized everything. I am thinking of trotters or even England. So what to do? You simply have to entrust the management of export certifications to the service which already manages this for English thoroughbreds at France Galop. And this, even if this involves the creation of an annex to the Arabian horse stud-book. After all, it is already this equestrian institution that takes care of the day-to-day organization of thoroughbred Arab races in our country. Especially since the situation will be more and more critical: from now on, the gallopers no longer have one, but often four, five or ten owners.
A decade ago, we had already faced problems of slowness and unreliability on the part of Ifce. A meeting had been arranged and things had improved for about a year… before reverting to the previous (bad) situation. So that the situation of this carrier and the various stakeholders is not renewed, I ask that a reflection on the treatment of these files be carried out as quickly as possible. ”